Par Elisabeth Beaudoin
Avec 107 départs consécutifs en carrière, l’athlète de 28 ans n’allait pas se laisser abattre par cette blessure. C’est lors de la deuxième journée d’entraînement de la compétition de Ruka en Finlande que la chute est survenue, explique le skieur. « J’ai sauté un peu trop haut et j’ai fait un punch front, donc je suis atterri dans le haut de la bosse. Comme c’était de la neige de canon, elle était très glacée. » À la suite d’un scan, le diagnostic lui dresse le poil sur la tête : fractures des vertèbres T4 et T5 et une possibilité de retour sur deux skis dans six semaines. « J’ai vu ma blessure comme un nouveau défi, un challenge. Je ne fais pas du ski pour les autres, mais je voulais revenir encore plus fort. Prouver que je suis encore le meilleur skieur de bosses au monde. » Avec une force mentale comme la sienne, il ne faisait aucun doute que Mikaël Kingsbury allait conserver son titre de champion du monde en 2021.
La route du retour
Ce qui l’a le plus déçu sur le coup n’était pas la blessure en tant que telle, mais bien l’idée de renoncer à participer aux premières Coupes du monde. Toutefois, Mikaël reste positif, se motive et se donne comme objectif de récupérer et de revenir au sommet de sa forme. À la suite de rencontres avec tous les spécialistes de son équipe, un plan de réadaptation est établi. Les deux premières semaines sont plus difficiles, car aucune amélioration n’est ressentie. « C’est pénible, une blessure, tu n’as aucun confort ! C’est à ce moment-là que tu te demandes comment tu vas faire pour skier dans un mois ou deux si tu as de la misère à te faire un café le matin », confie-t-il. Mais, au fil des semaines qui ont suivi, grâce à sa motivation, à sa détermination et à son assiduité, les effets positifs se font tranquillement ressentir. Le sommeil est plus réparateur, l’énergie est plus vive et les douleurs sont moins aiguës. Après quatre semaines, Mikaël était confiant en un retour en force dans la portion de départ. Et la fin de l’histoire est bien connue : sacré Double champion du monde à Almaty au Kazakhstan.
Un athlète plus complet
Malgré tous les défis quotidiens affrontés lors de sa réadaptation, l’athlète de Deux-Montagnes observe des côtés positifs à cette aventure. « J’ai beaucoup appris sur moi-même. Je sors de cette épreuve comme un athlète plus complet ». Il souligne également la nouvelle perspective sur son entraînement au cours duquel il a toujours aimé « faire beaucoup de volume » — donc plusieurs journées de ski —, alors qu’il se sent beaucoup plus performant en en faisant moins. Une année olympique s’en vient et Mikaël se voit déjà avec une deuxième médaille au cou. Au sommet de sa forme, il se sent solide physiquement et mentalement, prêt à offrir la meilleure performance de sa carri.re. Mikaël, Oberson est fière de te soutenir dans ta passion, tes rêves et tes objectifs. Bon succès !
